Comme son nom l’indique, la diète méditerranéenne est ancrée dans son territoire. Mais il existe ailleurs d’autres régimes qui exploitent les richesses de leurs terroirs, pour une alimentation aussi saine. Un choix source d’inspiration pour mieux manger… à condition de pouvoir le décliner localement.
On l’appelle l’île des centenaires. Okinawa est une petite île japonaise, située au sud de l’archipel du Japon. Les Okinawaïens sont les plus nombreux dans le monde à dépasser le cap des 100 ans. Et ils vieillissent en bonne santé. A compter de 1976, une vaste étude a suivi des personnes âgées de 70, 80, 90, 100 ans et plus. Elle a conclu que le secret de longévité des centenaires est lié en partie à l’hérédité et donc au patrimoine génétique. Mais aussi à leur mode de vie, dont une alimentation faible en gras et en calories. Ce régime riche en nutriments favorise les fruits et légumes au détriment des viandes, des céréales raffinées, du sucre, du sel et des produits au lait entier. Les préceptes confucéens ont fait le reste. Ils exigent que l’on cesse de se nourrir avant d’être totalement rassasié et que l’on partage autant que possible avec son voisin. Ils ont joué un grand rôle dans les habitudes alimentaires de l’île.
Le régime Okinawa, celui des centenaires…
Les aliments phares sont la patate douce, les légumes verts, les aliments à base de soja et le riz, en quantité moindre que la majorité des Japonais. Mais ce régime se caractérise surtout par une grande variété au niveau de l’alimentation. Plus de 200 aliments sont référencés. Cette alimentation variée et savoureuse est riche en antioxydants, en sels minéraux et en acides gras oméga 3. 75 % des aliments sont d’origine végétale, les 25 % d’aliments d’origine animale comptent beaucoup de poissons, un peu de viande et presque pas de produits laitiers. Les Okinawaïens respectent trois grands principes fondamentaux : le hara hachi bu, qui consiste à ne s’alimenter que jusqu’à 80 %, est une habitude culturelle à Okinawa ; le kuten gwa favorise les petits portions ; le nuchi gusui qui consiste à manger en pensant que les aliments ont des pouvoirs de guérison.
… est également écologique
En France, il est possible de se rapprocher du régime Okinawa. Il suffit de favoriser les aliments peu caloriques, mais riches en vitamines et en minéraux. Et de privilégier des aliments sains tels que le poisson, les algues et les céréales complètes. Le régime Okinawa est également écologique. Il favorise une consommation raisonnée et limite les produits d’origine animale, qui requièrent de grandes surfaces agricoles.
Régime nordique, poissons, baies et céréales
L’alimentation traditionnelle des pays scandinaves a beaucoup de similitudes avec le régime méditerranéen. Le régime nordique privilégie les céréales complètes, les fruits, les légumes, les œufs, les poissons et les fruits de mer. Il limite la viande, les produits laitiers et le sucre. Parmi les aliments phares, l’avoine, le seigle, les fruits et les baies locales comme les airelles, les myrtilles et les cynorhodons. Mais également les légumes racines et crucifères (brocolis, navets, choux de Bruxelles), adaptés aux climats froids. Côté poissons, le trio de tête est composé du hareng, du maquereau et du saumon. Ce régime contribuerait à limiter les risques de diabète de type 2 et à réduire certaines inflammations.
Chez les Inuits, des graisses animales, mais pas que !
Phoque, morse, béluga, renard arctique et algues au menu… Voilà un régime qui ne serait pas simple à dupliquer dans nos contrées ! Le cœur du régime inuit , c’est surtout de faire… avec ce que l’on chasse ou pêche. Cette alimentation d’origine animale apporte les protéines et les graisses. Elles sont rendues d’autant plus nécessaires que les températures affichent souvent -40 degrés. Le foie et le sang des animaux sont aussi riches en sucre. Au premier abord, ce régime semble essentiellement carnivore. Mais les Inuits mangent les végétaux qui se trouvent dans l’estomac et les intestins des herbivores qu’ils capturent. Ils consomment aussi régulièrement une grande quantité d’algues marines. Ils comblent ainsi les besoins en fibres et en vitamines C et apportent les glucides indispensables pour lutter contre le froid.
Faible taux de cholestérol sanguin
Une importante étude épidémiologique menée de 1950 à 1974 a suivi 1 800 Inuits. Le premier groupe, demeuré sur la banquise, avait conservé son régime traditionnel. Le second, émigré au Danemark, avait adopté un mode de vie plus occidental. A la surprise générale, il est apparu que les peuples autochtones de la banquise avaient un faible taux de cholestérol sanguin. Cela en dépit d’une consommation hors norme de matières grasses animales. En 1975, les chercheurs ont ainsi découvert deux acides gras inconnus jusqu’alors, appartenant à la famille des oméga-3. Alors, pour faire comme les natifs du Groenland, les recommandations nutritionnelles invitent à consommer des poissons gras une fois par semaine.
Régime asiatique, anti-oxydant et anti-inflammatoire
Il existe une multitude de régimes asiatiques, en fonction des pays, des ethnies. Ceux-ci ont en commun une alimentation essentiellement centrée sur le riz, les nouilles et les céréales complètes. Ainsi que sur les légumes, les fruits et les graines. Les protéines animales proviennent essentiellement des poissons et des crustacés. La consommation de viande est limitée. Celle de grains entiers, tel que le riz, réduirait le risque de développer des maladies cardiovasculaires. Elle aurait aussi un effet sur le diabète et certains cancers. Ce sont les fibres, les antioxydants, les vitamines et les minéraux contenus dans le riz qui apporteraient ces bénéfices. Les légumes, eux amènent des fibres et limitent les calories.
Peu d’Asiatiques en surpoids
Avec une alimentation traditionnelle, peu d’Asiatiques sont en surpoids. Curcuma, curry, gingembre, les épices utilisées à foison dans la cuisine asiatique éveillent les sens. Ils facilitent la digestion et réduisent les inflammations. Boisson asiatique par excellence, le thé, principalement le thé vert, possède des vertus digestives et antioxydantes. Il est facile de trouver, en France, des aliments de qualité d’origine asiatique. Et il peut s’avérer intéressant d’investir dans un wok, mode de cuisson particulièrement adapté aux légumes. Il préserve les avantages nutritionnels et les vitamines, tout en utilisant très peu de matière grasse.
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