Côté grand public, le Congrès mondial de la nature affiche nombre d’initiatives et d’avancées en matière de biodiversité. Mais il est aussi l’occasion d’alerter sur les menaces qui pèsent sur elle. Par exemple, l’extinction de plantes sauvages indispensables à l’alimentation de l’humanité.
Les responsables de l’UICN ont dévoilé à Marseille une étude scientifique inquiétante. Conduite en Amérique Centrale, avec la participation d’une cinquantaine d’experts, elle a porté sur 224 plantes. L’étude révèle que 35% sont menacées d’extinction. De quoi s’interroger sur la sécurité alimentaire mondiale.
Pourquoi ces menaces ?
La vanille, et le maïs, ou encore la pomme de terre, mais aussi le coton ou l’avocat. Ces plantes sauvages, apparentées à des cultures, subissent bien des attaques. De la conversion de leur habitat au profit de l’usage humain, à l’utilisation d’engrais et de pesticides, en passant par l’apparition d’espèces invasives et de parasites, ou encore la présence d’OGM.
Pourquoi est-ce alarmant ?
Tout simplement parce que ces plantes sauvages sont un trésor inestimable : l’humanité ne saurait se passer de leur patrimoine génétique. Notamment à l’heure du changement climatique qui met à mal nos plantes cultivées. Les espèces sauvages, par leur qualité nutritionnelle et leur diversité génétique sont bien plus résilientes que leurs cousines cultivées.
Quelles solutions ?
Ce triste constat établi, les experts n’appellent pas à désespérer, bien au contraire. Leurs études transmises aux politiques sont un outil pour passer à l’action. D’autant qu’ils proposent eux-mêmes des solutions.
Conserver la plante dans son milieu
« Et non seulement ces plantes doivent être protégées, mais elles doivent l’être in situ, dans leur habitat initial, sinon on ne les conservera pas longtemps », affirme Craig Hillton-Taylor, responsable de la Liste rouge de l’UICN.
Ainsi il s’agit de conserver les plantes sauvages sur de petites exploitations volontaires, dans des aires protégées. D’ailleurs, de nombreuses communautés pratiquent depuis toujours cette protection, à des fins alimentaires et médicinales.
Revoir l’empreinte humaine
L’UICN préconise de reconnaître le rôle de ces systèmes de production durable, qui favorisent une grande biodiversité, de les protéger et de les développer.
Bien sûr les conservatoires, banques génétiques et collections botaniques sont utiles et même indispensables. Autre proposition, l’action transversale, qui met en œuvre tous les secteurs, des communautés aux politiques en passant par les scientifiques, les associations et les acteurs de terrain. L’UICN interpelle responsables et grand public. Il est grand temps d’agir, la sécurité alimentaire des populations est à ce prix.
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Pour aller plus loin
La Liste Rouge de l’UICN
Créée en 1964, la Liste rouge de l’UICN répertorie toutes les espèces végétales et animales. Etablie de manière scientifique, elle constitue l’indicateur international le plus complet sur leur état de conservation. Pour découvrir les espèces concernées, on peut cliquer ici.
La liste présente non seulement la taille des populations des espèces, mais aussi l’état de leur habitat, ainsi que les menaces qui pèsent sur elles. Elle propose également les actions nécessaires à leur conservation.
L’UICN a présenté à l’occasion de son Congrès Mondial à Marseille, la mise à jour de sa Liste rouge.