Voilà une dizaine d’années que les acteurs de Taco & Co sont engagés en faveur de la transition écologique dans la ville d’Arles. Jusque là ils transportaient gens et colis à la force des mollets, désormais ils collectent aussi les déchets.
En cette matinée du 29 juin, Taco & Co part en croisade dans le ramassage des déchets recyclables du centre ville d’Arles. Damien Monteux, l’homme à l’origine de Taco & Co, explique le projet. Un nouveau service gratuit de ramassage, par des vélos-cargo, à destination des particuliers comme des professionnels. Les emballages en verre, les cartons, les huiles alimentaires et les bio-déchets iront désormais au recyclage.
Taco & Co fournit les poubelles aux entreprises et citoyens trieurs ©Baptiste Buisson
Comment ça marche ?
Grâce à une appli mobile… ! Il suffit de s’inscrire en tant que professionnel ou particulier puis de faire sa demande de retrait le soir pour le lendemain matin, en indiquant la nature du déchet à récupérer, le volume ainsi que la date. Ne reste plus qu’à sortir son sac avant 8 h pour le début de la tournée. Chaque particulier se charge de trier ses déchets pour les déposer à une heure précise au bas de sa porte. Taco & Co fournit les poubelles et les sacs solides à cet effet.
Où vont les déchets après la collecte ?
Chaque vélo cargo peut transporter entre six ou huit poubelles qui sont ensuite déchargées à la plateforme de stockage Pop. Le verre et le carton sont revalorisés par des professionnels et deviennent de nouveaux produits. Les bio-déchets sont apportés sur des plateformes de compostage chez l’agriculteur. L’huile alimentaire usagée devient via les entreprises VégétOil et Bioli, du biocarburant qui alimentera les chaudières de la Fondation Luma.
Pour la collecte du verre dans le centre d’Arles, Taco & Co fournit des sacs solides, pratiques et écolo ©Baptiste Buisson
De nombreux partenaires
La communauté d’agglo ACCM, l’association Petit à Petit, Regards et encore VégétOil contribuent à l’initiative. Ainsi que CITEO et l’ADEME. Chacun souhaite en effet améliorer les performances de la collecte de déchets recyclables dans le centre ville. Et bien sûr la société de développement informatique Geomatys, pour l’application, disponible sur IOS ou Android.
Stimuler l’écogeste citoyen
Grâce à l’idée de Taco & Co, le tri et le recyclage ne sont plus une contrainte. « C’est en allant au-devant des gens qu’on augmentera les tonnages des déchets recyclables, ce qui est indispensable pour l’environnement et un plus pour l’économie des collectivités » expliquait Christine Leuthy-Molina, directrice région Sud-est à Citeo.
Christine Leuthy-Molina, directrice région Sud-est à Citeo en compagnie de Damien Monteux, responsable de Taco & Co
« Notre démarche est pédagogique, incitative… Nous donnons des conseils, discutons avec les clients » précisait pour sa part Damien Monteux. Le jeune chef d’entreprise ne manque pas d’idées. Comme celle de rechercher des « ambassadeurs » dans l’habitat collectif. Ils seront chargés de rassembler les déchets recyclables et faciliteront l’interface entre Taco & Co et les particuliers.
La Provence mauvaise élève
Trier plus dans les territoires où l’on trie moins, c’est un des principaux objectifs fixés par le Ministère de la transition écologique et solidaire. Aujourd’hui, un français trie en moyenne 70 kilos de déchets par an. Mais en région Paca, 50 kilos par habitant seulement, et encore moins dans les Bouches-du-Rhône !
Les vélos-cargos de Taco & Co permettront de tester pendant une durée de 12 mois ce dispositif complémentaire aux points de tri existants mis à disposition des habitants et des commerçants par la communauté d’agglomération ACCM.
Des résultats attendus
Pour ce nouveau service de ramassage de déchets, on dénombre 150 particuliers et 70 professionnels soit une estimation de 200 tonnes de verres, 60 tonnes de cartons, 32 tonnes de bio-déchets et 20 tonnes d’huiles végétales usagées. Des chiffres encourageantes qui permettront de mieux définir les solutions efficaces à déployer sur les autres territoires du département et de la région afin d’améliorer les performances de tri et de recyclage.
Baptiste Buisson, stagiaire en 1ère année d’école de journalisme est l’auteur de cet article, ainsi que des photos et vidéos.
Taco and Co n’en finit pas de grandir et de se diversifier. Après les vélos taxis, les vélos cargos pour le transport de marchandises et maintenant des déchets, la petite entreprise vertueuse déploie ses cyclistes dans le centre d’Arles et sensibilise les habitants aux bons gestes pour la planète.
Il a exercé son métier de prof de sport à Alexandrie, mais c’est à Avignon qu’il a découvert le vélo taxi, qui lui a donné l’idée sympa. En 2010, il lance son activité de transport de personnes à vélo électrique, dans le centre ancien d’Arles.
Première activité développée, le transport de passagers dans le centre ville d’Arles ©Baptiste Buisson
Damien Monteux a la fibre écolo, tellement naturelle, que pour lui, il ne s’agit que de bon sens. En zone urbaine, le déplacement des gens, comme des colis et marchandises, se fait plus logiquement sans voiture qu’avec !
De l’utilité du vélo en ville
Personnes âgées ou à mobilité réduite, familles, voyageurs de la SNCF – il a implanté ses locaux à côté de la gare- sont la majorité de sa clientèle régulière. S’y ajoutent les touristes l’été. Selon la distance, la course coûte de 5 à 14€.
Dans l’atelier de Taco & Co, les vélos à louer ou à réparer, les colis à livrer, et les contenants pour la collecte des recyclables ©Baptiste Buisson
Côté marchandise, le besoin s’est vite fait sentir du trajet « au dernier km ». Mais les livreurs rentraient à vide ! Pas logique pour Damien Monteux… Voilà qu’il a lancé l’activité récupération de déchets. Et puis les vélos deviennent navette gratuite, grâce à un partenariat avec la ville. Et voilà Taco and Co loueur de vélos, réparateur et même installateur de l’électricité sur les bicyclettes des arlésiens qui le désirent…
Moins de CO2 et moins de déchets
Aujourd’hui, la flotte de Taco and Co est forte de 7 vélos taxi et 3 vélos-cargo. 12 personnes travaillent pour l’entreprise. Mais le transport n’est pas la seule occupation chez Taco and Co. Sensibilisation, information sont aussi au menu. Flyers, site Internet, visites aux villes voisines pour présenter les activités… L’accueil est généralement excellent. A force de coups de pédales, la petite entreprise entend bien convaincre et contribuer à des villes plus aérées et moins productrices de déchets.
