Créé en 2014 par Thomas de Williencourt et sa femme Tatiana, ce fonds de dotation vient en soutien à l’alimentation durable dans la région. Il a déjà mobilisé 750 000 euros, soutenu 74 initiatives et organisé une centaine d’événements. Aujourd’hui présidente du Fonds, Tatiana répond aux questions de Bleu Tomate.
Bleu Tomate : A quelle philosophie et à quels objectifs répond la création du Fonds Epicurien Provence ?
Mon mari et moi avons grandi à Aix-en-Provence et sommes partis travailler à Paris. Avant de revenir nous installer à Marseille, il y a 17 ans, nous avons pas mal voyagé et constaté comment l’alimentation se standardisait un peu partout dans le monde. Cet appauvrissement global nous a donné envie de réagir, au début au nom du goût et de la convivialité ! Mais assez vite, la question de la santé humaine et environnementale s’est imposée ! Et l’idée que l’alimentation touche à tout en fait : l’emploi, la santé, l’éducation, l’environnement… Alors on a pensé qu’on pouvait accélérer ce mouvement. Avec la philanthropie, on peut soutenir beaucoup d’associations qui en ont besoin.
Qui sont les donateurs et quelles sont leurs motivations?
Nous avons en moyenne 20 à 30 donateurs par an. Avec un noyau de fidèles et, chaque année, des nouveaux qui arrivent et d’autres qui arrêtent. A 90% ce sont des particuliers. Les dons sont défiscalisés, c’est le seul avantage. Et le plus souvent, les donateurs s’impliquent dans le projet soutenu. Ils apprennent beaucoup et tissent des liens avec les bénévoles des associations. On veut rester à taille humaine, privilégier les rencontres, les contacts.
Comment choisissez-vous les projets et quelle aide leur apportez-vous ?
Aujourd’hui, le Fonds est connu et les projets arrivent à nous. Les associations montent un dossier et notre comité de sélection les étudie. Au-delà d’une aide financière, nous les accompagnons, s’ils le souhaitent. On ouvre nos réseaux, on apporte nos connaissances et nos compétences.
Parmi les projets soutenus, le Talus à Marseille a été un vrai coup de coeur. Il répond tout à fait à la question de l’alimentation durable, et il va au-delà. C’est un lieu de vie, en lien avec le quartier et des projets éducatifs. Le projet de développement de la filière de la pistache est aussi très intéressant. Il répond à des questions d’urgence : comment les producteurs peuvent-ils se diversifier face au changement climatique et répondre à la demande des transformateurs locaux ?
On est heureux d’aider au démarrage, il y a un risque que peu de structures sont prêtes à prendre. Et pour nous, l’alimentation durable est déterminante pour rééquilibrer la planète et la santé humaine.
Fonds Epicurien Provence
24 rue Neuve Sainte-Catherine
13007 Marseille
04.91.31.50.42