La Bourjassote Noire ou Violette de Solliès –© Syndicat de Défense de l’AOP « Figue de Solliès »

La Figue de Solliès, produite à l’est de Toulon, a acquis ses lettres de noblesse depuis 2006. Reconnue par une Appellation d’Origine Protégée, elle vient de décrocher en 2020 une extension du précieux sésame pour les fruits destinés à la transformation.

Cultivée traditionnellement depuis l’Antiquité sur le pourtour méditerranéen, la figue est un fruit charnu et sucré, récolté en fin d’été. La vallée du Gapeau, de Cuers à Hyères, irriguée par le fleuve du même nom et dominée par le Mont Coudon, bénéficie d’un micro-climat particulier pour une variété emblématique : La Bourjassote Noire ou Violette de Solliès. Les sols sablo-limoneux et le savoir-faire des générations de varois font le reste et donnent à cette culture une notoriété au-delà de nos frontières.

la figue de Sollies

Verger de figuiers sous le Mont Coudon, Bassin du Gapeau ©Syndicat Figue de Sollies-AOP

La figue fraîche, fer de lance de l’appellation

Depuis 1961, année de création de la Copsolfruit par une vingtaine de producteurs désireux d’optimiser leur commercialisation, la filière s’est renforcée. Elle compte aujourd’hui près de 100 producteurs, coopérateurs ou indépendants qui défendent leur patrimoine local. Et la demande est forte !

Mais pour exister sur un marché mondialisé et un département très « viticole », il a fallu se battre. Depuis 25 ans, la filière a cru à cette « perle noire » et démontré aux instances de l’Institut National des Appellations d’Origine toutes les spécificités organoleptiques de leur fruit.

la figue de Solliès triée et expédiée

Tri et conditionnement avant expédition à la Copsolfruit à Solliès-Pont ©Syndicat Figue de Solliès-AOP

En 2006, la filière décroche l’Appellation d’Origine Contrôlée (à l’échelle française) et en 2011 l’Appellation d’Origine Protégée (à l’échelle européenne). Un gage de reconnaissance et un outil puissant de protection de ce patrimoine local. Chaque année la filière produit près de 1 000 tonnes soit 75% de la production française. Pour le tri, conditionnement et expédition en France ou à l’export, intervient la Copsolfruit, seule et unique coopérative de ce type en France.

2020, année en or pour la Violette

Un tiers de la production est actuellement commercialisée en fruit de bouche sous appellation. Le reste est destiné à la transformation en confiture, sorbet, coulis ou chutney. Mais les producteurs et leur syndicat de défense viennent de réaliser une première en Europe. Démontrer que les propriétés gustatives se conservent même après congélation ou transformation.

la figue est transformée

Confiture de figue de Solliès, la récolte 2021 affichera l’AOP-©Syndicat de défense de l’AOP

Ainsi, l’AOP s’étend aussi à ces produits, pour le plus grand bonheur des acheteurs. GMS, confiseurs ou restaurateurs, ils sont demandeurs du label et vont pouvoir, dès la récolte 2021, l’afficher sur les produits transformés. Un pas de plus vers une valorisation nécessaire pour tirer son épingle du jeu et dynamiser la filière.

Renforcer le potentiel de production

Ce dynamisme à l’aval de la filière fait naître de nouvelles vocations en amont. Cela, même si la problématique de l’accès au foncier reste complexe. De plus en plus de jeunes arboriculteurs s’installent, preuve que la production est rentable. La filière s’engage aussi aux côtés de collectivités. Ainsi de la Commune de Solliès-Pont et la Communauté de Communes de la Vallée du Gapeau. Histoire de préserver le bassin de production.

taille des figuiers

Chantier de taille avec l’ESAT de Solliès-Pont -©Syndicat Figue de Solliès-AOP

La Chambre d’Agriculture du Var accompagne depuis 2010 ces acteurs pour identifier, caractériser et préserver le potentiel agricole. Et aux portes de la Métropole Toulonnaise, c’est une priorité. D’autant que l’offre est insuffisante pour satisfaire la demande actuelle. En présage, de belles perspectives pour les arboriculteurs dans les années à venir.

Prochain chantier : le label HVE

D’autres défis attendent les producteurs. Le réchauffement climatique et son lot de nouveaux ravageurs des cultures, à l’instar du charançon noir, obscurcissent un peu le tableau. Même si la meilleure valorisation de la production ces dernières années a permis de combler les baisses de rendement, il ne faut pas s’endormir sur ses lauriers. Et c’est bien ce que les producteurs font, innover pour faire toujours mieux.

Piège biologique dans le verger de figues

Piège biologique mis en place dans le verger-©Syndicat Figue de Solliès-AOP

Leur savoir-faire en matière de conduite du verger et leur recherche constante de moyens de lutte biologique, aboutissent à plusieurs expérimentations pour valider des protocoles novateurs. La filière ne part pas de zéro puisqu’elle compte déjà 20 exploitations en Agriculture Biologique dont 5 conversions récentes. Le chemin est encore long, mais l’horizon est déjà tracé : l’obtention du Label « Haute Valeur Environnementale » pour la filière afin de garantir une production de qualité respectueuse de l’environnement. Pour être en phase avec la demande sociétale et le respect du terroir. Pour accompagner les producteurs dans une démarche de progrès constante.

Voilà le chantier auquel s’attaque la filière. Une nouvelle page de son histoire reste à écrire. Mais si elle est aussi pugnace qu’à l’accoutumée, rien ne pourra venir ternir la destinée de la Violette de Solliès.

LA FIGUE EN IMAGES

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