Le décret ministériel en date du 27 juillet 2020 valide la création du 55e Parc naturel régional en France, le 9e en région Sud PACA. Au terme d’une longue procédure, le classement de ce territoire exceptionnel mais fragile doit permettre sa protection mais aussi sa valorisation.
Qui ne connaît le géant de Provence, qui dresse fièrement ses presque 2 000 mètres aux confins du Vaucluse, de la Drôme et des Alpes de Haute Provence ? Le « belvédère de la Provence » fait rêver les amateurs de vélo, les randonneurs et baladeurs de tout poil, sans oublier les skieurs… quand il y a de la neige. Il est classé Réserve de Biosphère par l’UNESCO depuis 1990.
Un territoire riche et divers
Un territoire riche aussi de ses habitants, de leur histoire et de leur culture. Le PNR du Ventoux s’étend entre son voisin des Baronnies provençales au Nord et celui du Luberon au Sud. 35 communes font partie du nouveau parc, des villes et villages depuis la plaine du Comtat jusqu’au plateau de Sault, des gorges de la Nesque à la vallée du Toulourenc, du pays de Vaison-la-Romaine jusqu’aux Monts de Vaucluse.
Un riche territoire agricole fort de 11 AOC et AOP et 9 IGP. Un territoire qui doit vivre et faire vivre ses habitants, tout en conservant et protégeant son patrimoine naturel, architectural et culturel, tout autant que son identité riche et multiple. Les chantiers seront nombreux et complexes mais les acteurs ont déjà montré leur détermination.
Protéger et valoriser
Parmi les premières actions du parc, la mise en place des écogardes, qui informent et sensibilisent les usagers du parc sur les bons comportements mais aussi les bons plans randonnées.
Autre action, la poursuite de l’opération « Ventoux Saveurs », qui met en avant les producteurs et artisans locaux, et la préparation du projet alimentaire territorial. Les enjeux sont autant sociaux qu’environnementaux, économiques et de santé. Objectif : développer une économie locale vertueuse. Enfin, fidèle aux objectifs des parcs, celui du Ventoux va mettre en place des actions de sensibilisation à l’environnement, notamment envers les plus jeunes.
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Pour aller plus loin
Carte d’identité du Parc naturel régional du Ventoux
-35 communes du Vaucluse : Aubignan ▪ Aurel ▪ Bédoin ▪ Blauvac ▪ Brantes ▪ Caromb ▪ Carpentras ▪ Crestet ▪ Crillon-le-Brave ▪ Entrechaux ▪ Faucon ▪ Flassan ▪ Le Barroux ▪ Le Beaucet ▪ Malaucène ▪ Malemort-du-Comtat ▪ Mazan ▪ Méthamis ▪ Modène ▪ Monieux ▪ Mormoiron ▪ Pernesles-Fontaines ▪ Puyméras ▪ Saint-Christol d’Albion ▪ Saint-Didier ▪ Saint-Hippolyte-le-Graveyron ▪ Saint-Léger-du-Ventoux ▪ Saint-Pierre-de-Vassols ▪ Saint-Trinit ▪ Sault ▪ Savoillans ▪ Vaison-laRomaine ▪ Velleron ▪ Venasque ▪ Villes-sur-Auzon
-5 collectivités membres : Région Sud-Provence-Alpes Côte d’Azur, Département de Vaucluse, Communauté d’agglomération Ventoux Comtat-Venaissin, Communautés de communes Ventoux Sud et Vaison Ventoux.
-859 km2 – 88 215 habitants – Point culminant : le Mont-Ventoux à 1909 m
-58 % espaces naturels – 33 % espaces agricoles – 9 % espaces urbains
Labellisé Réserve de Biosphère en 1990 par l’UNESCO.
Un peu d’histoire
–1965 : 10 communes se rapprochent et fondent le Syndicat mixte d’aménagement touristique et d’équipement sportif du Mont-Ventoux, au service du développement du territoire. Il deviendra le SMAEMV (Syndicat mixte d’aménagement et d’équipement du Mont-Ventoux), fort de 43 communes.
–2008 : la région PACA détermine un périmètre d’étude pour le futur parc naturel régional du Ventoux. S’ensuivent des années de concertation, proposition, élaboration de la charte… Rien ne va tout seul, les désaccords se manifestent, le projet semble s’enliser…
–2018 : un comité de pilotage de relance du projet se réunit et l’Etat donne un avis favorable
–2019 : la commission d’enquête, les élus du SMAEMV puis la Région adoptent la charte du Parc.
–27 juillet 2020 : Le décret de création est publié au Journal officiel. Il donne naissance au Parc Naturel Régional du Mont-Ventoux, 55ème Parc naturel régional français.
Un parc « non contraignant » pour les agriculteurs qui pourront donc continuer à y utiliser pesticides et désherbants, où les chasseurs ont des droits spéciaux de circulation avec des vehicules motorisés et une chasse ouverte tout au long de l’année et dont la biodiversité végétale est confiée aux bergers qui n’y connaissent rien et ne respectent rien ! Il s’agit surtout d’un projet d’exploitation touristique, agricole et cynégétique pour quelques propriétaires d’un bien qui était un patrimoine commun … Ceci n’est pas une victoire et c’est même une discontinuité incongrue entre les parc du Lubéron et des Baronnies .