Saviez-vous qu’il existe environ 7 500 variétés de pommes ? Ou encore 750 espèces de figues ? Autant de trésors de biodiversité à préserver. Visite à Manosque au cœur de la Thomassine, le conservatoire des fruits d’hier…. et de demain.
On y accède par un long chemin où chantent les cigales. Au cœur des collines de Manosque, dans les Alpes-de-Haute-Provence, le domaine de La Thomassine est un havre de paix. Cet espace de neuf hectares, surplombé par une belle bâtisse provençale baptisée également « Maison de la biodiversité », valorise l’extraordinaire diversité des plantes cultivées par l’homme.
Comprendre les secrets des arbres
Chapeau sur la tête et enthousiaste, nous suivons Mohamed Nahal, jardinier à la Thomassine depuis 23 ans. C’est parti pour une flânerie instructive.
L’occasion de comprendre les secrets des arbres, la façon de les protéger des maladies ou de faire prospérer des productions. Le public est attentif, Mohamed Nahal ne manque ni d’anecdotes, ni d’enthousiasme. « J’anime des visites guidées depuis 22 ans et j’aime toujours autant ça ! ». Pommiers, poiriers, oliviers, amandiers, pêchers, figuiers, s’offrent à nous pour une découverte toute en odeurs, saveurs et couleurs. En cette fin du mois de juin, il est un peu tard pour picorer au passage quelques cerises… dommage.
2 000 arbres pour 400 variétés
La Thomassine compte 2 000 arbres fruitiers appartenant à 400 variétés.
« Le domaine abrite ainsi 28 variétés de figues, le fruit du soleil par excellence. Certaines sont unifères, elles donnent des fruits une fois par an, tandis que les bifères fleurissent au printemps et à l’automne, pour deux fois plus de plaisir ». Sans la Thomassine, beaucoup de ces fruits seraient tombés dans l’oubli.
Vente de fruits et légumes au grand public
Propriété de la ville de Manosque, la Thomassine est gérée par le Parc naturel régional du Luberon.
Le budget annuel de fonctionnement, environ 200 000 euros, est financé par les cotisations des collectivités adhérentes au Parc, des subventions et, dans une moindre mesure, la vente des fruits et légumes au grand public.
Des greffons contre l’uniformisation des fruits
« Tous nos fruits sont cultivés sans engrais ni pesticide par nos trois jardiniers », explique Mathias Meignan, le coordinateur de la Thomassine.
« Chaque année, nous donnons à des pépiniéristes de la région quelques centaines de greffons d’arbres. Ceux-ci permettent de cloner la plante et de préserver toutes les spécificités de la variété. C’est indispensable pour éviter une uniformisation des fruits, au profit de quelques « marques ». La Thomassine compte également un beau potager de légumes rares et des rosiers colorés.
L’eau, des aqueducs aux fontaines
Tout au long de la visite, l’eau sert de fil conducteur. La Thomassine, c’est avant tout le nom d’une source qui descend des collines. C’est elle qui a alimenté, pendant 400 ans, la ville de Manosque en eau potable.
D’anciens aqueducs en pierre, aujourd’hui inusités, sont visibles au cours de la balade. La fontaine qui jouxte la bâtisse est le fruit d’un réseau de captage d’eau original, par le biais de mines d’eau. Et une source de fraîcheur bienvenue !
900 visiteurs accompagnés
En 2019, la Thomassine a accueilli, dans le cadre de ses visites guidées, 900 curieux – dont la moitié de scolaires – partis à la découverte du cycle de vie des végétaux. Intéressés ? Le domaine vous accueille de mai à septembre et toute l’année, sur réservation.
La Thomassine, Maison de la biodiversité
2298, chemin de La Thomassine
04100 Manosque
06 86 49 18 81