Le thème du concours cette année était « sobriété et biodiversité ». Pour cette édition, les organisateurs ont cherché à valoriser les collectivités qui ont fait le choix de pratiques sobres. 7 projets sur 50 dossiers présentés ont été récompensés.
Pour Gilles Pérole, adjoint au Maire de Mouans-Sartoux avec la délégation « Enfance – Education – Alimentation », ce prix valorise près de 40 ans d’efforts continus. « Dans notre commune de 10.000 habitants, on ne peut que se réjouir d’une vraie culture écologique et de respect de l’environnement. Les habitants comme les élus, tous sont concernés et mobilisés. Notre action se construit sur des connaissances et recherches scientifiques qui sont le fondement de nos politiques publiques. Une fois le cap fixé, il faut agir.»
Résister à la pression urbaine
La mention spéciale « alimentation et biodiversité » (voir le détail des actions menées) récompense notamment le projet autour de l’alimentation bio locale, mené depuis plus de 15 ans. L’exemple le plus innovant et le plus attentivement observé par les autres collectivités, est celui de la ferme municipale. Ce concept est d’une grande cohérence. Il commence par la maîtrise du foncier afin de relocaliser la production agricole. Tout en subissant une pression foncière importante, depuis 2012 la commune est passée de 40 à 112 ha à vocation agricole. Et l’objectif du nouveau PLU est d’atteindre 150 ha. Puis vient l’étape de l’installation d’agriculteurs. Surgit alors une difficulté supplémentaire, leur fournir le logement puisque ils ne sont pour la plupart pas issus de la région. Et émerge alors un nouveau projet, le « hameau agricole », en partenariat avec les bailleurs sociaux. Le résultat est sans appel : cette régie agricole fournit 85% des légumes de la restauration collective communale, de la crèche au collège.
A la base de tout : l’alimentation
Pour Gilles Pérole, la base de tous les projets menés est l’alimentation. « Nous n’avons pas le choix en fait ! Il est évident pour nous que santé et environnement sont intimement liés. C’est la raison pour laquelle nous avons choisi ce cap en mettant en place un Projet Alimentaire Territorial. Au-delà de servir des produits bio, produits sur notre territoire, nous avons pu réduire le gaspillage alimentaire de 80% ». La Maison de l’Education à l’Alimentation contribue par ailleurs à la sensibilisation permanente des habitants. Là encore les chiffres sont encourageants : 26% de diminution de leur impact carbone. Pas mal en ces temps de recherche de solutions de sobriété !
Un succès scruté en France et à l’étranger
C’est pourquoi la commune fait l’objet de nombreuses visites d’autres collectivités. Plus de 1000 sont déjà venues sur place découvrir les secrets de cette réussite collective. « En partenariat avec l’Université de la Côte d’Azur, nous avons même lancé un diplôme universitaire de Chef de Projet Alimentation Durable – option collectivité territoriale. Ceci permet d’irriguer encore plus largement tous les territoires grâce à cette formation qui dure 6 mois ».
Enfin, à la question de savoir si cet exemple pourrait être repris au niveau national, la réponse ne tarde pas : « Je pense que rien ne vaut l’initiative locale. C’est du terrain qu’émerge la prise de conscience. Charge au national de soutenir ces projets ».
Aureille engagée dans la préservation de la biodiversité
Aureille est l’autre commune récompensée dans les Bouches-du-Rhône, dans la catégorie « commune < 2000 habitants ». Le jury du concours « Capitale de la Biodiversité » a récompensé son engagement pour la sobriété foncière, la lutte contre l’étalement urbain et la renaturation d’espaces artificialisés. Sans oublier la mise en oeuvre d’une réelle sobriété lumineuse. Enfin, 2000 m² de terrains communaux ont permis la création d’un jardin partagé, avec des parcelles individuelles et collectives animées par l’association Flour é Potagié. Commune membre du Parc Naturel Régional des Alpilles, Aureille a adhéré aux objectifs de la nouvelle Charte, notamment sur la préservation de la biodiversité.
Des actions au long cours
La commune poursuit en fait les actions mises en place dans le cadre de sa reconnaissance « Territoire Engagé pour la Nature« . D’ailleurs, la visite « Bilan-Renouvellement » réalisée dans ce cadre a mis en évidence la réalisation de l’ensemble des actions.
Ses axes principaux étaient la mise en place d’un Atlas de la Biodiversité Communale. Grâce à cet ABC, les habitants ont pu participer aux observatoires de Vigie-Nature. Les élus quant à eux ont été formés aux enjeux de préservation de la biodiversité. Autre action importante, l’inventaire, la cartographie et l’arrachage d’espèces exotiques envahissantes (EEE), en l’occurrence le figuier de Barbarie. Enfin la mise en place d’une Aire Terrestre Éducative (ATE) sur le territoire communal permet d’associer activement les enfants à tous ces projets : une mise en application de tous ces principes en plein nature…
Photo de 1 : les serres municipales de Mouans Sartoux
Les Capitales de la Biodiversité
Ce concours est ouvert à toutes les communes et intercommunalités françaises. Depuis 2010 il représente l’opportunité de mettre en lumière des actions exemplaires réalisées dans les territoires. Il est organisé par l’Office français de la biodiversité, Plante & Cité ainsi que les Agences régionales et collectifs pour la Biodiversité. Participe également le Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (Cerema). Le ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires soutient ce projet. Au-delà de la valorisation des lauréats, ce dispositif est un outil majeur de sensibilisation, de formation et d’animation territoriale. Il est un levier déterminant pour encourager et accompagner la mise en œuvre d’actions bénéfiques à la biodiversité. En proposant chaque année un thème différent, ce concours permet de publier des recueils thématiques annuels, inventaires d’actions exemplaires inspirants pour toutes les collectivités. Ces actions favorisent la montée en compétences, le partage de bonnes pratiques et les échanges entre les acteurs locaux, qu’ils soient élus ou techniciens au sein des collectivités.