Du 16 au 18 octobre, Avignon accueille Med’Agri, 1er salon pro de l’agriculture méditerranéenne française. En son sein, Tech & Bio œuvrera pour défendre les pratiques agro-écologiques. Un signal fort, alors que l’offre bio court après une demande qui s’envole.
Est-ce un signe encourageant pour les terroirs du sud de la France ? Sans doute. La 1ère édition du salon professionnel de l’agriculture méditerranéenne, Med’Agri, organisée les 16, 17 et 18 octobre prochain au parc des expositions d’Avignon, accueillera dans ses murs Tech & Bio, le rendez-vous de référence des techniques agricoles bio et alternatives.
D’une réalité déjà palpable à un avenir souhaitable, alors que l’opinion publique appelle de ses voeux une nourriture plus saine, les responsables de l’agriculture régionale l’ont probablement compris : il est des tendances sociétales dont on ne peut inverser la courbe.
PACA et Occitanie, locomotives de la production bio nationale
Autant accompagner et favoriser le mouvement, que l’on soit convaincu par principe, dubitatif face aux obstacles techniques ou arcbouté au modèle productiviste. Le choix d’accueillir Tech & Bio apparait d’autant plus logique que PACA et Occitanie, dont ce 1er salon se veut la vitrine de leur agriculture méditerranéenne, sont déjà des locomotives de la production bio nationale. « 75% des vins bios français sont produits dans ces deux régions », rappelait Olivier Nasles, président de la commission bio de la Chambre Régionale d’Agriculture PACA.
Dans le hall E du parc des expositions d’Avignon, il y aura donc Tech & Bio. Soit le 4ème rdv de l’année de cet événement lancé il y a 11 ans par la Chambre d’Agriculture de la Drôme. Une quarantaine d’exposants sont attendus, marchands de matériels pour l’agriculture bio, spécialistes de la protection des cultures, laboratoires de biotechnologies, réseaux accompagnateurs comme Bio de Provence…
Accélérer le rythme ?
Et ce n’est pas tout. Le business étant le business, beaucoup d’exposants conventionnels ont aussi développé des produits et des services destinés aux agriculteurs bios. Un « parcours bio » sera ainsi proposé dans les autres halls, afin d’identifier celles et ceux qui jouent sur les deux tableaux.
Au-delà, une question se pose : l’agriculture du sud de la France se donne-t-elle les moyens d’accélérer le rythme, sachant que la demande en aliments bios dépasse de loin les niveaux de production régionale ?
Surcoûts de production…
« La base de la mission des agents chargé du bio dans les chambres d’agriculture, c’est l’aide à la conversion. Accompagner, expliquer, auditer : leur rôle est d’informer les agriculteurs sur les attentes sociétales des consommateurs mais aussi de mettre le doigt sur les difficultés techniques et financières potentielles », résume Olivier Nasles. Lui-même assure avoir « ramé » financièrement pendant deux à trois ans, lorsqu’il a converti ses propres vignes en bio.
A l’entendre, le chemin technique est encore long. Ce qui est désormais « facile » en viticulture ne le serait pas en maraîchage ni encore en arboriculture. « Il y a des surcoûts importants de production. Mais le plus gros frein, c’est la grande distribution. Elle veut faire croire à du bio pas cher et favorise ainsi les importations d’Espagne ou du Maroc ».
Zéro phyto
Les ateliers Tech & Bio seront là pour faire avancer la cause. Prévention de la compaction des sols, innovations en désherbage mécanique pour le maraîchage, lutte naturelle contre les ravageurs, engrais verts… autant d’inventions et de démonstrations pour aider les agriculteurs convertis et ceux qui vont franchir le pas.
« Dans le fourre-tout des biotechnologies, le secteur des techniques naturelles de traitement est le plus prometteur. Contre un certain nombre d’insectes, on est déjà capable de lutter sans chimie. Le zéro phyto reste un objectif général… mais d’ici un siècle ! », pense Olivier Nasles.
Puissent la recherche et l’initiative citoyenne permettre d’accélérer un peu le mouvement.